Ouverture du procès de deux militants basques qui voulaient « neutraliser » l’arsenal militaire de l’ETA

Les deux prévenus, arrêtés le 16 décembre 2016 en possession d’armes de l’ETA, ont expliqué avoir voulu « amorcer le démantèlement de l’organisation » séparatiste basque.

Le militant Jean-Noël Etcheverry, alias « Txetx » à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 8 avril 2018.

Le militant Jean-Noël Etcheverry, alias « Txetx » à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 8 avril 2018. IROZ GAIZKA / AFP

Le procès de deux militants basques qui avaient été arrêtés en décembre 2016 en possession d’une partie de l’arsenal militaire de l’ETA, qu’ils disaient vouloir « neutraliser », s’est ouvert ce mardi 2 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.

Le militant écologiste Jean-Noël Etcheverry, alias « Txetx », et Béatrice Molle, une ancienne journaliste, comparaissent jusqu’à mercredi pour port, transport et détention d’armes et d’explosifs en lien avec une organisation terroriste pour le premier, pour la seule détention pour la seconde.

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Au début de l’audience, Béatrice Molle, vêtue d’un pantalon et d’une veste noirs, et Jean-Noël Etcheverry, jean et chemise à gros carreaux, ont décliné à la barre leur identité. Derrière eux étaient assis de nombreux soutiens, dont l’ancien eurodéputé écologiste José Bové.

Armes de poing, pistolets-mitrailleurs, roquettes

Le 16 décembre 2016, cinq personnes au total avaient été interpellées lors d’une opération conduite par des enquêteurs français en coopération avec la Guardia Civil espagnole. Trois sont décédées depuis. Jean-Noël Etcheverry, 59 ans aujourd’hui, et Béatrice Molle, 68 ans, sont donc les deux seuls survivants.

Des armes de poing, pistolets-mitrailleurs, roquettes, fusils d’assaut, explosifs, chargeurs et plusieurs milliers de munitions, soit environ 15 % de l’arsenal de l’organisation séparatiste basque ETA, selon eux, avaient été déposés dans une pièce de la maison de Béatrice Molle, à Louhossoa dans les Pyrénées-Atlantiques.

Paris et Madrid avaient salué « un coup » porté à ETA, mais des élus de droite et de gauche ainsi que la Ligue des droits de l’homme avaient exprimé leur soutien aux cinq interpellés. Une manifestation de solidarité avait aussi rassemblé des milliers de personnes à Bayonne.

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Une volonté de remettre les armes « aux autorités »

Les deux prévenus ont expliqué avoir voulu « amorcer le démantèlement de l’organisation ETA », qui avait annoncé la fin de sa lutte armée en 2011, en neutralisant des armes pour les « remettre aux autorités françaises ». Cette opération de communication devait être filmée et diffusée, mais elle a été empêchée par l’arrivée des forces de l’ordre.

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Mis en examen et laissés libre sous contrôle judiciaire, les prévenus ont ensuite participé à l’organisation d’une vaste opération publique de désarmement. Le 8 avril 2017, la quasi-totalité des armes restantes d’ETA a été remise aux autorités, en différents points du Pays basque et en présence de centaines d’« observateurs » (syndicalistes, militants, responsables politiques locaux).

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Deux nouvelles remises du reliquat d’armes, confidentielles celles-là, ont ensuite eu lieu en février et avril 2018. Fondée en 1959, l’organisation séparatiste ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays basque et Liberté), a déposé les armes en 2011 et s’est autodissoute en 2018. Elle est tenue pour responsable de plus de 850 morts.

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