C’est l’histoire de Nina née dans un camp d’accueil : « On venait d’Indochine, mais c’était un pays qui n’existait plus »

Nina Sinnouretty (à droite) et sa fille Alix, le 27 décembre 2023 en région parisienne.

Nina Sinnouretty (à droite) et sa fille Alix, le 27 décembre 2023 en région parisienne. FLORA NGUYEN POUR « LE NOUVEL OBS »

Récit  HISTOIRES D’EXILS (2/4). Le camp d’accueil des Français d’Indochine (Cafi) a accueilli des milliers de rapatriés d’Indochine à partir de 1956. Nina Sinnouretty y a grandi. Son père était un Tamoul de Pondichéry, envoyé en Indochine où il a rencontré sa mère. Un concentré de l’histoire coloniale française.

Est-ce qu’un camp, c’est un pays, avec une identité en soi ? Du Vietnam où elle est née en mai 1955, un an après la fin de la guerre d’Indochine, Nina Sinnouretty n’a gardé aucun souvenir. Et même si un camp de transit de Saigon figure comme son lieu de naissance, même si ses papiers indiquent qu’elle est française, Nina ne se sent ni vraiment française, ni vraiment vietnamienne, mais bien « du Cafi », du nom du centre d’accueil des Français d’Indochine à Sainte-Livrade-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne.

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C’est là qu’elle a grandi, là où sont tous ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Là où, à partir d’avril 1956, furent rapatriés un gros millier de « Français d’Indochine », qui n’avaient de « français » que le fait que leur existence était d’une manière ou d’une autre liée à la guerre d’Indochine. La majorité des réfugiés était constituée de Vietnamiennes, mères denfants métis nés de soldats français, souvent abandonnées par leur éphémère c…

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