Reportage Elles sont les épouses, les mères, les sœurs de soldats qui combattent depuis deux ans. Alors que la guerre s’enlise, elles réclament que d’autres hommes « prennent le relais ». Une demande de démobilisation qui divise la société.
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Assise dans un café du centre de Kiev, Anna pose machinalement une main, parfois l’autre, sur son ventre légèrement arrondi. Cela fait deux ans maintenant que son époux, Olexandre (1), combat les Russes dans l’est de l’Ukraine. Deux ans à craindre que le baiser échangé sur un quai de gare à la fin d’une trop rare permission ne soit le dernier ; à angoisser quand tarde le coup de fil du soir ; à avoir des sueurs froides lorsque s’affiche sur son portable un numéro inconnu qu’elle imagine porteur de la pire des nouvelles. Et pourtant, parce que la vie continue, parce qu’elle a 36 ans et que « ce n’est pas à la guerre de décider pour nous », Anna et son mari ont décidé d’avoir un enfant.
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Olexandre s’est engagé dès le premier jour de l’offensive russe contre l’Ukraine, le 24 février 2022. Une décision naturelle pour ce couple dont la rencontre a eu lieu à l’ombre de la guerre, dans le Donbass natal d’Anna où Olexandre était venu servir son pays lors des premiers affrontements avec l’armée russe en 2014. Mais après deux ans de guerre, le couple se sent comme otage de cet élan d’héroïsme. « Je soutiens à 100 % l’armée de mon pays e…
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