Guerre à Gaza : Netanyahou promet que l’offensive à Rafah aura lieu « avec ou sans » accord de trêve

De nombreux pays s’opposent fermement à cette offensive terrestre sur Rafah, devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens. Le Premier ministre israélien, lui, dit vouloir éliminer les bataillons du Hamas qui s’y trouveraient. L’opération représenterait une « escalade intolérable », a dénoncé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Benyamin Netanyahou affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et libérer les otages.

Benyamin Netanyahou affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et libérer les otages. RONEN ZVULUN / AFP

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a promis ce mardi 30 avril que son armée entrerait dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu’une trêve soit conclue ou non, peu avant l’arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine.

Benyamin Netanyahou a lancé cet avertissement en dépit de la réprobation de nombreuses capitales, à commencer par Washington, et organisations humanitaires qui redoutent des pertes civiles massives en cas d’offensive sur cette ville devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens.

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Après l’Arabie saoudite et la Jordanie, Antony Blinken est attendu dans la soirée en Israël pour sa septième mission au Proche-Orient afin de tenter d’arracher une trêve entre Israël et le Hamas, en guerre depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien.

Une trêve de 40 jours est en discussion

A l’indignation de nombreux pays s’est ajoutée celle du secrétaire général de l’ONU. Face à la presse, Antonio Guterres a dénoncé le projet de Benyamin Netanyahou, estimant qu’« un assaut militaire contre Rafah constituerait une escalade intolérable, tuant des milliers de civils supplémentaires et forçant des centaines de milliers d’autres à fuir ». « Je demande à tous ceux qui ont une influence sur Israël de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour l’empêcher », a-t-il ajouté.

Les pays médiateurs attendent une réponse du mouvement islamiste à une proposition de trêve de 40 jours, associée à une libération d’otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le secrétaire d’Etat américain avait dit lundi « espérer » une réponse favorable du Hamas à une proposition qu’il a qualifiée d’« extraordinairement généreuse de la part d’Israël ».

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Mais en parallèle à ces espoirs de trêve, Israël affirme maintenir son projet d’offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, où, selon Israël, le Hamas a regroupé quatre bataillons. « L’idée que nous allons arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord [de trêve], afin d’obtenir une victoire totale », a déclaré mardi Benyamin Netanyahou à des proches d’otages à Jérusalem.

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Benyamin Netanyahou affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et libérer les otages.

Israël attendra la réponse du Hamas jusqu’à « mercredi soir »

Après une réunion lundi au Caire avec des représentants de l’Egypte et du Qatar, deux des pays médiateurs avec les Etats-Unis, une délégation du Hamas a regagné Doha, afin d’étudier la nouvelle proposition de trêve et devrait donner sa réponse « aussi vite que possible », a déclaré à l’AFP une source proche du mouvement. Selon le site al-Qahera News, proche du renseignement égyptien, la délégation du Hamas doit revenir au Caire « avec une réponse écrite ».

Le Hamas réclame en particulier un cessez-le-feu permanent avant tout accord sur la libération des otages, ce qu’Israël a toujours refusé. Les exigences du mouvement islamiste portent aussi sur « un retrait [israélien] de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d’échange qui lève toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes », a déclaré lundi à l’AFP un des négociateurs, Zaher Jabareen.

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Israël attendra de son côté jusqu’à « mercredi soir » une réponse du Hamas avant de décider s’il enverra ou non une délégation au Caire, a déclaré mardi un responsable.

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Cette proposition fait suite à des mois de blocage dans les négociations indirectes visant à mettre fin à la guerre, après une trêve d’une semaine, fin novembre, qui avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

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Mardi, des frappes aériennes ont visé Rafah ainsi que la ville voisine de Khan Younès et la ville de Gaza, dans le nord du territoire, selon un correspondant de l’AFP. Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 47 personnes ont été tuées en 24 heures à travers la bande de Gaza, portant le bilan de cette offensive israélienne dans la petite enclave palestinienne à plus de 34 500 morts, majoritairement des civils, selon ce même ministère.

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