Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine : « Jamais nous ne mènerons l’offensive, jamais nous ne prendrons l’initiative »

Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix, au palais de l’Elysée à Paris, le 14 mars 2024.

Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix, au palais de l’Elysée à Paris, le 14 mars 2024. LUDOVIC MARIN/AFP

Cette prise de parole entend clore deux semaines de polémiques en France et à l’international, après que le président a déclaré que l’envoi de militaires occidentaux en Ukraine n’était pas « exclu ». Le chef de l’Etat est aussi entré en campagne, à trois mois des élections européennes.

« La France est une force de paix » et ne mènera pas d’« offensive ». Dans une interview au « 20-heures » de TF1 et de France 2 ce jeudi 14 mars, Emmanuel Macron a précisé les modalités du soutien de Paris à Kiev. Le chef de l’Etat a été invité à s’expliquer devant les Français après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux, face à une Russie accusée d’être de plus en plus « menaçante » en Europe.

A lire aussi

« Jamais nous ne mènerons d’offensive, jamais nous ne prendrons l’initiative », a martelé Emmanuel Macron, estimant que « si les choses devaient dégénérer, ce ne serait que la responsabilité de la Russie ». Le locataire de l’Elysée a néanmoins confirmé qu’il ne fallait « pas exclure des options » pour soutenir Kiev.

Publicité

Une victoire russe réduirait la crédibilité européenne « à zéro »

La guerre en Ukraine est « existentielle pour notre Europe et pour la France », a-t-il estimé, répétant que « la Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre ». Face à l’« escalade » de Moscou, « nous devons dire que nous sommes prêts à répondre », a affirmé Emmanuel Macron. « Si la Russie venait à gagner […] nous n’aurons plus de sécurité » et la « crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro », a-t-il déclaré sur TF1 et France 2.

« Si nous décidons d’être faibles face à quelqu’un qui n’a pas de limite […] nous lui disons naïvement je n’irai pas plus loin que ceci ou cela, à ce moment-là nous ne décidons pas la paix, on décide déjà la défaite », a signalé le chef de l’Etat.

A lire aussi

Interrogé sur l’envoi de fantassins, de conseillers français sur le terrain ukrainien ou sur la réalisation de frappes aériennes, Emmanuel Macron n’a pas clarifié sa position. Il a néanmoins souligné la nécessité pour la « coalition » formée des Européens, des Canadiens, des Britanniques et des Américains de poursuivre le soutien à Kiev.

« Mettre les moyens »

A l’évocation du financement de l’aide française à l’Ukraine, le président affirmé qu’il fallait y « mettre les moyens » et qu’il n’excluait pas d’avoir recours à des emprunts « si les besoins devaient être plus importants ». Emmanuel Macron a cité en exemple la stratégie des pays européens pendant la pandémie de Covid. « Lever de l’argent en commun sur les marchés en mettant notre signature à chacun sur la table, c’est ce qui nous a permis de tenir », a-t-il estimé.

Publicité

Le président Emmanuel Macron a également affirmé ce jeudi que ceux qui posent « des limites » à l’engagement pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe « ne font pas le choix de la paix mais font le choix de la défaite ».

A lire aussi

Vous vous sentez dérouté par l’actu ?

Découvrez le Best Obs : chaque samedi, un billet et les six articles de la rédaction qu’il ne fallait pas manquer.

« Ils font le choix de l’abandon de souveraineté parce qu’ils font le choix dès maintenant de dire : nous, nous avons des limites », a déclaré Emmanuel Macron sur France 2 et TF1, alors que ses propos récents n’excluant pas l’envoi de soldats en Ukraine ont été sévèrement critiqués en France par les oppositions et à l’étranger par des pays alliés.

Sur le sujet Guerre en Ukraine

Sur le sujet Politique

Sujets associés à l'article

Annuler