A Béziers, une marche « contre les idées d’extrême droite » dans la ville de Robert Ménard

Plusieurs centaines de personnes ont défilé ce mardi à Béziers après la mise en place d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, instauré par le maire proche de l’extrême droite Robert Ménard.

Une manifestation « contre les idées d’extrême droite » organisée par les syndicats français, à Béziers, le 23 avril 2024.

Une manifestation « contre les idées d’extrême droite » organisée par les syndicats français, à Béziers, le 23 avril 2024. PASCAL GUYOT/AFP

Plusieurs centaines de personnes ont défilé « contre les idées d’extrême droite » ce mardi 23 avril à Béziers (Hérault), dont le maire proche de l’extrême droite Robert Ménard vient d’annoncer l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans.

« On est plus de 3 000. On est très contents, l’objectif est dépassé et tout s’est bien passé », a déclaré à l’AFP le responsable de la CGT dans l’Hérault, Serge Ragazzacci. Selon la préfecture, les manifestants étaient 1 400.

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Trois syndicats, la CGT, FSU et Solidaires, ont dénoncé dans un communiqué « l’arrestation » pendant la manifestation de « deux adhérents de Solidaires étudiant-e-s qui n’ont commis aucune violence » et réclamé leur « libération immédiate ».

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Un groupe d’une trentaine de manifestants étaient rassemblés en fin de journée devant le commissariat central et scandaient « Libérez nos camarades », a constaté une journaliste de l’AFP.

Inviter les électeurs à « ne pas se tromper de colère »

« Deux personnes, a priori plutôt de la mouvance “antifa” (antifasciste) ont été interpellées pour port d’armes », a confirmé à l’AFP la direction départementale de la police nationale de l’Hérault, en précisant qu’elles étaient porteuses de « bombes lacrymogènes » et « avaient le visage masqué ».

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, figuraient avec d’autres responsables syndicaux (Solidaires, Unsa, CFDT…) en tête du cortège.

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« Il n’y a pas pire danger pour les travailleurs et les travailleuses que l’extrême droite. Partout en France, en Europe et dans le monde, l’extrême droite est la meilleure alliée des puissants parce qu’elle divise les travailleurs entre eux », a déclaré Sophie Binet.

« Le problème en France n’est pas qu’il y a trop d’étrangers, le problème c’est que Bernard Arnault [patron du numéro un mondial du luxe LVMH, NDLR] a vu sa fortune doubler depuis le Covid », a ajouté la patronne de la CGT, invitant les électeurs à « ne pas se tromper de colère » lors des élections européennes du 9 juin.

« Politique de la peur »

« Ce qui nous inquiète, c’est que le gouvernement applique d’une certaine manière les idées d’extrême droite », en particulier dans l’éducation « avec le choc des savoirs, les groupes de niveau ou le port de l’uniforme », a déclaré à ses côtés Benoît Teste, dénonçant des « mesures réactionnaires » qui viennent, selon lui, « directement de l’extrême droite ».

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Le maire Robert Ménard, « avec des modalités de fonctionnement très populistes, a tendance à beaucoup cacher ses volontés de mettre en place une division des différentes populations dans la ville », a souligné Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat enseignant SE-Unsa, dénonçant une « politique de la peur, de la peur de l’autre et de la peur de l’avenir ».

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L’édile a instauré lundi et jusqu’au 30 septembre un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers de la ville.

Il a affirmé ce mardi à l’AFP que cette mesure n’était en rien liée à la manifestation.

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