« Le verre dans tous ses éclats », pas si vert

« Le verre dans tous ses éclats »

« Le verre dans tous ses éclats » TONY COMITI PRODUCTIONS

Critique  Une enquête sur la production de ce matériau omniprésent dans notre quotidien, pas toujours aussi écolo qu’on le croit. Ce soir à 21h05 sur France 5.

Troisième producteur européen du secteur verrier, la France compte 40 fours allumés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Faut-il y voir une gabegie énergétique ou la contrainte obligatoire d’une industrie néanmoins pourvoyeuse d’emplois et perpétuant un savoir-faire séculaire ?

Ce documentaire pédagogique entreprend de faire le tour des contradictions charriées par le secteur. A commencer par le recyclage : en dehors des bouteilles et des pots (6 000 tonnes collectées par an), il est inexistant ou presque. Vaisselle, cadres, vitres ou miroirs rejoignent ainsi nos ordures ménagères, soit 200 000 tonnes non recyclées. La raison ? La difficulté à trier le verre d’autres matériaux, comme dans le cas des fenêtres en PVC.

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Nombreux sont les entrepreneurs à pointer les frais exorbitants engendrés par ce désossage, alors même qu’une circulaire de 2023 oblige tous les acteurs de la filière du bâtiment à recycler les déchets. « Des centaines de milliers de tonnes de verre sont enfouies en France », s’énerve Matthieu Giovannone, de l’association Fil & Terre, dans la Manche, une recyclerie employant des salariés en réinsertion qui en collecte 20 tonnes chaque mois.

Produire moins, mais mieux

Par-delà l’épineux problème du recyclage, cette industrie peine à réduire ses coûts de production, notamment sa facture énergétique, particulièrement salée depuis l’envolée des prix du gaz consécutive à la guerre en Ukraine. L’entreprise Duralex est parvenue à diminuer la température à partir de laquelle le sable, l’eau et le calcaire se changent en verre. Si la méthode a permis un temps d’économiser à tous les niveaux et d’émettre moins de CO2, elle n’a pas suffi à améliorer la situation financière du verrier, aujourd’hui placé en redressement judiciaire. D’autres choisissent de produire moins, mais mieux.

A l’instar du maître verrier Emmanuel Barrois qui recourt à des techniques ancestrales comme celle du verre au sel d’argent, héritage du Moyen Age, pour façonner des pièces sur mesure. Idem pour Régis Mathieu, un lustrier qui restaure les luminaires d’antan, comme ceux du château de Versailles ou des églises.

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Mardi 7 mai à 21h05 sur France 5. Documentaire de Maxime Vautier (2024). 52 min. (Disponible en replay sur france.tv). 

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