« Kevin » : quand la sociologie de l’éducation est mise en scène

« Kevin » d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, mis en scène par Antoine Defoort, au Théâtre du Rond-Point, à Paris.

« Kevin » d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, mis en scène par Antoine Defoort, au Théâtre du Rond-Point, à Paris. J. VAN BELLE

Critique  A travers le destin scolaire d’un des leurs anciens élèves, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron racontent les apories de « l’égalité des chances ». Un spectacle participatif qui parvient à rendre très drôle un constat déprimant.

Leur premier spectacle, « la Convivialité », a été un grand succès et a posé un genre. A mi-chemin entre la conférence jouée et le théâtre documentaire, ces deux anciens enseignants faisaient beaucoup rire en montrant les absurdités de la langue française. Le fait d’être belges les avait sans doute aidés à porter ce regard sur notre fier idiome, mais aussi à dénoncer l’obsession hexagonale pour une orthographe et une grammaire qui n’ont été formalisées que dans un but, la discrimination.

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C’était tout l’art de cette pièce d’être politique l’air de rien : Jérôme Piron et Arnaud Hoedt, à la fois auteurs et acteurs, savent être engagés avec légèreté et transmettre le savoir en distrayant. Car « la Convivialité » était aussi un hommage à une discipline – la linguistique – dont on s’apercevait à cette occasion des enjeux sociaux qu’elle brasse. D’ailleurs, les universitaires eux-mêmes ne s’y sont pas trompés : les deux Belges font par…

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