Voici la carte des ravages environnementaux causés par la Russie en Ukraine

Un gazoduc en feu à Makeevka, dans la région de Donetsk en Ukraine.

Un gazoduc en feu à Makeevka, dans la région de Donetsk en Ukraine.  SERGEY BATURIN/SPUTNIK/SIPA

Depuis le début du conflit il y a un an, 1,2 million d’hectares de réserve naturelle et 3 millions d’hectares de forêts ont été affectés.

Incendies de forêts, pollution des sols et des eaux souterraines, sites industriels qui explosent… L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas seulement catastrophique pour les civils, elle l’est aussi pour leur environnement. La faune et la flore ont été détruites à de nombreuses reprises depuis le début du conflit et les conséquences qui en découlent peuvent être graves.

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C’est l’alerte lancée par Greenpeace, en partenariat avec l’ONG ukrainienne Ecoaction. Les deux institutions ont créé une carte interactive mettant en lumière les dégâts environnementaux causés par le conflit depuis près d’un an. Depuis le 24 février dernier 2022, 1,24 million d’hectares de réserve naturelle ont été touchés par le conflit et 3 millions d’hectares de forêts ont été affectés, révèle Greenpeace.

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Près de 900 atteintes à la planète dénombrées

Ecoaction est parvenu à identifier près de 900 cas de destruction de l’environnement, des informations recoupées par images satellites et cartographiées par Greenpace. Pour l’heure, seulement une trentaine d’atteintes ont été placées sur la carte.

La carte interactive créée par Greenpeace et Ecoaction.

La carte interactive créée par Greenpeace et Ecoaction. CAPTURE D’ÉCRAN GREENPEACE

Avec, en premier lieu, les frappes sur les usines et autres dépôts stratégiques. A Kalynivka, près de Kiev, Rivne (ouest), Donestk (est) ou encore Odessa (sud), des dépôts pétroliers ont été visés durant cette première année de guerre, laissant la fumée toxique se propager.

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A Louhansk dans le nord est de l’Ukraine, ce sont des réservoirs d’acide nitrique qui ont été touchés par des missiles russes à au moins deux reprises (les 5 et 9 avril) laissant une épaisse fumée rouge recouvrir la ville. Avec les risques d’inflammation des voies respiratoires et d’attaque de la cornée, les habitants ont dû rester cloîtrés chez eux.

Dans le parc naturel des lagunes de Tuzly, au large d’Odessa dans la mer noire, Ecoaction alerte sur la mortalité des cétacés. Aveuglés et désorientés par les sonars de la flotte russes, les animaux marins ne parviennent plus à se repérer et ne peuvent éviter les mines.

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Acier et roquette

Outre les exactions relevées contre la planète, le simple fait de faire la guerre pollue, rappelle Greenpeace. En explosant, les roquettes et l’artillerie « un cocktail de composés chimiques : monoxyde et dioxyde de carbone, vapeur d’eau, oxyde nitrique (NO), oxyde d’azote (NO2), protoxyde d’azote (N2O), formaldéhyde, vapeur de cyanure d’hydrogène (HCN), azote (N2) ». Ces produits, une fois dans l’atmosphère, sont susceptibles de renforcer le réchauffement climatique au contact de l’oxygène avec la création notamment de dioxyde de carbone et de vapeur d’eau. De plus, des pluies acides peuvent être engendrées. Elles brûlent la végétation et sont dangereuses pour les humains, les autres mammifères et les oiseaux.

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Les ONG environnementales prennent également l’exemple des fragments métalliques des obus. « L’alliage de fonte et d’acier, matériau le plus fréquemment utilisé pour les douilles de munitions, contient non seulement le fer et le carbone habituels, mais aussi du soufre et du cuivre. Ces substances se retrouvent dans le sol et peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines, voire contaminer les chaînes alimentaires humaines et animales », explique Greenpeace.

Allouer des fonds dès maintenant

Alerter sur l’impact environnemental de la guerre, c’est penser au futur de l’Ukraine, estiment ces associations qui militent pour la défense de l’environnement. Malgré les territoires difficilement accessibles car « truffés de mines », « nous devons attirer l’attention sur les dommages environnementaux de cette guerre afin que la restauration de l’environnement soit aussi prise en compte dans les discussions sur l’avenir de l’Ukraine », affirme Denys Tsutsaiev, chargé de campagne de Greenpeace CEE, depuis Kiev.

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« Ce travail nécessitera des outils, une expertise et un engagement, ainsi que des fonds importants. Ces fonds devraient être alloués dès maintenant, et non une fois la guerre terminée », ajoute-t-il.

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