Dans le Béarn, 43 nouvelles plaintes d’anciens élèves pour violences physiques et sexuelles dans une école catholique

Le parquet a reçu 76 plaintes en quelques mois, dont 38 pour des faits à caractère sexuel, survenus entre les années 1970 et la fin des années 1990, dans l’enceinte du collège-lycée catholique Notre-Dame de Bétharram, près de Lourdes.

L’ensemble catholique Notre-Dame de Bétharram, le 1er février 2024.

L’ensemble catholique Notre-Dame de Bétharram, le 1er février 2024.  LAURENT FERRIERE/HANS LUCAS VIA AFP

Quarante-trois nouvelles plaintes ont été déposées ce mardi 23 avril par des anciens élèves de l’école catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) pour violences, agressions sexuelles et viols, a indiqué le parquet de Pau, qui en avait déjà reçu 33 ces dernières semaines.

Elles vont être « transmises aux gendarmes pour jonction à l’enquête en cours » ouverte début février, a indiqué le procureur de Pau, Rodolphe Jarry, à une correspondante de l’AFP.

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Le parquet a reçu 76 plaintes en quelques mois, dont 38 pour des faits à caractère sexuel, survenus entre les années 1970 et la fin des années 1990, fait savoir Alain Esquerre, au nom des victimes. Selon lui, 21 adultes, dont 9 religieux, et un mineur au moment des faits sont désormais incriminés.

« Des actes de torture et de barbarie »

Depuis qu’il a créé un groupe sur Facebook pour collecter des témoignages, cet ex-pensionnaire de l’institution fondée en 1837 à Lestelle-Bétharram, près de Lourdes, croule sous les récits évoquant selon lui « des actes de torture et de barbarie ».

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Selon les victimes, l’allongement du délai pour porter plainte − trente ans après la majorité pour un mineur − fait que certaines pourraient échapper à la prescription, mais le parquet de Pau « attend les auditions par la gendarmerie » pour se prononcer.

La Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram, implantée dans quinze pays, s’est dite « consciente de la souffrance des victimes de ces actes abominables », par la voix du père Jean-Marie Ruspil, son vicaire régional. Elle s’est également engagée à fournir un accompagnement aux victimes « dans ce douloureux et âpre processus de reconstruction ».

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La congrégation, qui a géré l’établissement béarnais jusqu’en 2009, exerce aujourd’hui une cotutelle, avec celle des Filles de la Croix, sur l’ensemble scolaire, renommé Ensemble du Beau Rameau et qui accueille 520 élèves de la maternelle au baccalauréat.

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