Exposition : Théodore Rousseau et la palette de la forêt

« L’Allée de châtaigniers » de Théodore Rousseau, comme une nef de cathédrale dont les troncs sont des piliers. © RMN-GRAND PALAIS (MUSÉE DU LOUVRE) / FRANCK RAUX

Critique Témoin d’une industrialisation galopante, passionné par l’essor des sciences du vivant, le paysagiste Théodore Rousseau (1812-1867) est un pionnier de l’écologie. Le Petit-Palais, à Paris, lui rend un bel hommage.

Par Julien Bordier

Publié le 30 mars 2024 à 11h00

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Le Petit-Palais, à Paris, rend un bel hommage à un artiste oublié du XIX^e siècle dont l’œuvre résonne plus que jamais avec notre époque. Témoin d’une industrialisation galopante et gourmande en ressources naturelles (le bois en l’occurrence) et passionné par l’essor des sciences du vivant, le paysagiste Théodore Rousseau (1812-1867) est un pionnier de l’écologie. Le peintre commence par suivre l’enseignement de Jean-Charles-Joseph Rémond, grand maître du « paysage historique ». La nature est alors considérée comme un décor à des récits bibliques ou mythologiques. Défenseur avant l’heure de l’environnement, Rousseau s’attache, lui, au paysage pour ce qu’il est et non pour ce qu’il sert. Il abandonne la voie académique et trace son propre chemin.

Rebelle et solitaire, il se lance dans un tour de France : Normandie, Jura, Vendée, Auvergne… Il travaille en plein air, puis termine ses œuvres dans son atelier. Rousseau a d’ailleurs bien souvent du mal à les finir. « C’est un naturaliste entraîné sans cesse vers un idéal », décrit Charles Baudelaire. Ses toiles scandalisent le jury du Salon, le rendez-vous officiel de l’art parisien. Ses travaux sont régulièrement recalés des éditions, de 183…